Municipales : vers plus de QAV

 

Bonjour à tous,

A moins d’une semaine des élections municipales, l’association TRI SELECT revient vers ses lecteurs, membres et sympathisants afin de les informer de l’avancée du tri sélectif en Nouvelle-Calédonie.

A l’inverse des dires de la province Sud, fin 2019, l’association se félicite de constater que le tri sélectif demeure comme l’une si ce n’est la première proposition dans le domaine environnemental de l’ensemble des candidats aussi bien nouveaux que sortants notamment pour les 4 communes du Grand Nouméa.

Cependant, bien qu’encore au stade de promesses électorales, l’association a souhaité savoir quelles mesures envisageaient concrètement de mettre en place les communes une fois les élections passées. A ce stade, le résultat est pour l’heure décevant.

En effet, après la réponse de la province Sud stipulant que le tri sélectif n’était pas la politique actuelle des communes, l’association s’est donc directement adressée à celles-ci par courrier en ce début d’année. Sur les communes de la province Sud interrogées, seule 2, à savoir les communes de La Foa et de Dumbéa, nous ont pour l’heure répondu, par courrier pour la première (cf. pièce jointe) et via une entrevue pour la seconde, dont vous trouverez le compte-rendu ci-après.

In fine, l’une comme l’autre n’ont comme seul objectif pour les 6 prochaines années de construire des QAV ou CTT (déchèteries) axant leurs politiques essentiellement sur l’apport volontaire.

Or, il est à rappeler que la majeure partie des déchets récupérés au niveau des déchèteries sont les déchets verts et encombrants (78%). Les matières recyclables (papier-carton, aluminium, plastiques, …) étant encore en majorité présents dans les bacs individuels des particuliers collectés en porte à porte et voués à l’enfouissement.

Si l’association estime les QAV, à l’inverse des PAV, être un équipement judicieux, elle regrette malheureusement comme le rappelle le maire de Paita, président du SIGN gérant le traitement des ordures ménagères, que seulement 20% des déchets de l’agglomération sont collectés dans les QAV et que pire seulement 30%  de ces dits déchets sont revalorisés, soit environ 7% de la totalité des déchets ménagers de l’agglomération, rendant ainsi ces infrastructures en réalité peu efficaces en matière de recyclage.

Avec près de 6 QAV sur l’ensemble de l’agglomération du Grand Nouméa, pour un coût unitaire par QAV d’environ 150 millions FCFP, c’est près d’1 milliard qui a pour l’heure était injecté pour seulement 7% de matières revalorisées.

Il est d’ailleurs surprenant au vu de ces chiffres d’entendre les collectivités invoquer des raisons budgétaires pour justifier la non mise en œuvre du tri sélectif à domicile alors qu’elles sont en capacité de dégager des sommes importantes pour collecter des volumes dérisoires via l’apport volontaire.

Il est également désolant de constater que les QAV, équipements de proximité, ne permettent pas de résoudre le problème des dépôts dits sauvages.

Dès lors, il est à noter que le tri sélectif à domicile n’est pour l’heure pas une priorité pour ces communes préférant l’apport volontaire jugé par l’association comme peu efficace et coûteux tel que démontré ci-avant.

Par ailleurs, l’association s’inquiète comme mentionné dans son dernier rapport d’activité d’une volonté croissante de la part de certaines communes de vouloir basculer de plus en plus d’une collecte actuelle en porte à porte vers plus d’apport volontaire, comme ce fut le cas pour la Ville de Nouméa pour les déchets verts ainsi que dans le cadre de son futur projet de redevance incitative qui fera l’objet d’un prochain article de notre part.

Si l’association réagit autant vis-à-vis du système d’apport volontaire, c’est que celui-ci montre à l’heure actuelle peu d’efficacité. Il s’avère également coûteux, n’entrainant quasi aucune économies pour la collectivité venant même s’il devait être étendu à être contre-productif notamment en terme de pollution au niveau de la qualité de l’air dans la mesure où si chaque administré disposant d’un véhicule aujourd’hui principalement thermique venait à se déplacer pour aller déposer ces matières recyclables en QAV, cela aurait nettement plus d’impacts que les quelques BOM (camion bennes à ordures ménagères) circulant en ce moment. Par ailleurs, le système d’apport volontaire est constamment accompagné d’une perception négative par les usagers estimant celui-ci comme un recul du service public par rapport au système de collecte en porte à porte.

Ainsi, les QAV doivent demeurer des équipements à la marge faisant parti d’un ensemble de mesures. Le tri sélectif à domicile demeurant pour l’association la solution majeure en vue réduire de façon significative les déchets destinés à l’enfouissement.

L’association se désole également que les communes bien que conseillées et financées en partie par l’ADEME reproduisent les mêmes erreurs que les communes métropolitaines avec aujourd’hui les points d’apports volontaires, et demain la possible redevance incitative  qui n’ont eu comme résultat que d’augmenter la facture des usagers pour financer des équipements jugés peu efficaces et pour un taux de recyclage médiocre classant la France comme un mauvais élève au niveau de l’Union européenne.

L’association s’attriste également du peu de discussions et de cohésion comme le souligne l’actuel maire de Dumbéa entre les communes elles-mêmes et entre elles et la province Sud sur la thématique « déchets ». Chacun se cantonnant à agir dans son domaine de compétence ou sur son territoire et renvoyant la responsabilité de l’inaction actuelle sur l’autre. Cette situation est d’autant plus étonnante à l’heure actuelle où les représentants des exécutifs actuels de la province Sud et des 4 communes du Grand Nouméa sont du même groupe politique.

En attendant que certaines mentalités évoluent, n’oubliez pas, si les ordures ménagères coûtent à la société, les recyclables quant à eux rapportent.

L’association TRI SELECT

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